Entretien qui fait du bien avec Rémi Camus, l’écoaventurier autodidacte et engagé. Le week-end du 10 octobre 2020, en compagnie de nos partenaires The North Face et GO Sport, nous avons effectué avec Rémi une belle randonnée de 22 km dans la forêt de Fontainebleau. On avait donc envie de vous partager toutes ces bonnes vibes.
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1 – Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous, votre parcours…
Je suis un Aventurier Explorateur né en 1985, formateur en survie et conférencier. Autodidacte, avec pour seul bagage un Baccalauréat en Hébergement-Restauration, j’ai multiplié les expériences hors des sentiers battus.
J’ai ainsi acquis des compétences dans différents domaines d’expertise : connaissance des problématiques environnementales, écologiques, sociétales, des biotopes et de leurs spécificités.
Ces compétences ont pris du sens dans les projets que je gère. Ils sont tous issus d’un apprentissage de mes expériences passées et de mes constats factuels. Là encore faire des constats ne me suffisait plus, il me fallait agir.
J’ai donc décidé de me challenger en animant des formations en survie, des conférences et en mettant en place des expéditions, comme par exemple mener une expédition scientifique.
Les expéditions
2019 – Stage de survie en Australie : j’embarque avec moi 6 néo-aventuriers à la rencontre des aborigènes de la communauté de Kaltukatjara. L’objectif : les faire sortir de leur zone de confort et leur permettre de dépasser leurs limites.
2018 – Expédition Tour de France à la Nage (#TFN2018) : je réalise sur 3 mois et demi, 2650 kilomètres à la nage, de Dunkerque à Monaco. L’objectif : Sensibiliser, sur chaque étape, la population à la pollution des eaux et à l’accès à l’eau potable dans le monde.
2018 – Je participe et sors vainqueur de l’émission « WILD, la course de survie » proposée et diffusée par M6 sur les mois de mars et avril 2018. L’objectif : Affirmer mon message sur la préservation des ressources naturelles, notamment l’eau en renforçant ma visibilité médiatique.
2013 – Expédition sur le fleuve Mékong que je descends sur 4400 kilomètres en hydrospeed. Du Tibet au Vietnam, je constate les enjeux de l’eau et de sa préservation. L’objectif : Appréhender au contact de la population qui peuple les rives du fleuve Mékong, les réalités environnementales, écologiques et sociétales des 6 pays traversés en Asie du Sud-Est.
Ces constats m’ont donné l’envie de m’engager. Ce sera la source de mon inspiration pour le #TFN2018.
2011 – Expédition Solitaire en Australie : sans être sportif de haut niveau, mais avec une détermination sans failles, je décide de traverser l’Australie du Sud au Nord, de Melbourne à Darwin, soit 5400 kilomètres. Cette aventure est réalisée seul et sans assistance. L’objectif : Dépasser mes limites en soutenant l’Association Française du Syndrome de Lowe dont je suis aujourd’hui le Parrain.
2 – A quel moment avez-vous décidé de sauter le pas pour devenir “aventurier”?
Je n’ai pas décidé d’être aventurier, je pense que l’on naît aventurier. Tout petit, je passais plus de temps dans la forêt à explorer les environs et à construire des cabanes de plus en plus complexes.
Le déclic a été le livre de Jamel Balhi Au coeur des Amériques, une aventure de 24 000 km en courant de l’Alaska aux confins de l’Argentine en un an et demi.
À la fin du livre, je me suis dit : “s’il a réussi, alors pourquoi pas moi ?”
3 – Quel est votre meilleur et votre pire souvenir ?
Il n’y a pas de meilleur ou de pire souvenir. Ils font partie intégrante de l’aventure. Ce sont souvent la rencontre de certains humains qui vient altérer des situations. L’Homme a cette capacité d’avoir les deux extrêmes, magnifique et cruelle.
À la fin d’une aventure, on sourit en se remémorant des beaux moments, et on rigole des situations difficiles, car si je suis en train de vous écrire c’est que tout va bien.
4 – En vrai, c’est quoi le quotidien d’un aventurier ?
Mon quotidien est coupé entre ma vie de famille, mon travail en tant que conférencier, coach sportif, formateur en survie, présentateur TV, la préparation de mes prochaines aventures et mes entraînements physiques et mentaux. Cela semble magnifique lorsque l’on rencontre des personnes de dire que l’on est aventurier explorateur, mais la réalité demande beaucoup de travail, de discipline et d’engagement.
5 – Que pensez-vous de l’engouement pour la micro-aventure ? En quoi diffère-t-elle de l’aventure ?
La micro-aventure donne la possibilité pour les pratiquants de venir toucher du bout des doigts l’univers de l’aventure exploration. Cela leur permet de revenir à l’essentiel et de faire des choses pour eux, de se sentir vivant. L’aventure commence très souvent dans son jardin. Il n’est pas nécessaire de partir à l’autre bout de la planète pour sortir de sa zone de confort, pour oser l’inconnu.
Je pense que la micro-aventure est utile ! Elle permet de fixer de minis objectifs facilement atteignables qui vous redonnent confiance en vous ! Ce qui n’est pas si mal dans un monde où l’on est constamment jugé pour ces moindres faits et gestes.
6 – Un conseil à donner à nos micro-aventuriers Helloways ?
Je pense que je vais utiliser la citation de Paul-Émile Victor pour illustrer mon propos.
L’aventure est un état d’esprit. Elle se trouve dans le cœur de l’homme. L’aventure, c’est être capable de refuser son destin, être prêt à partir à tout moment, concevoir encore et toujours de nouveaux projets, ne pas être assis, c’est en un mot vivre sa vie et la construire.
Paul-Émile Victor (28 juin 1907 – 7 mars 1995) est un explorateur polaire, scientifique, ethnologue et écrivain français.
Osez vos rêves ! Vivez les avec passion ! On peut se dépasser tous les jours, dans tous les domaines de vie ! L’aventure est un prétexte pendant mes conférences pour imager mon récit ! Mais vous avez, tous en vous, la capacité de faire de grandes choses. Donnez vous ces moyens !
7 – Quelle(s) lecture(s) ou film(s) ont changé votre vision du monde / de l’aventure ?
Beaucoup de livres ont modifié ma vision de l’aventure. Voici une liste non exhaustive de récits d’aventuriers et d’explorateurs.
Au sommet de l’everest, Edmund Hillary. Ce livre m’a marqué sur la capacité de l’homme de s’adapter à des milieux hostiles. Gravir l’Everest en 1953, c’était dingue !
John McDouall Stuart d’origine écossaise, est un explorateur de l’Australie. Il est le premier Occidental à atteindre le centre de l’Australie, le 22 avril 1860 ! Il a créé sa propre route à travers le bush ! En 2011, j’ai traversé l’Australie en suivant la Stuart Highway, bien plus facile que ce que ces hommes ont du endurer pour rejoindre le milieu du bush.
Maurice Krafft et Katia Conrad, célèbres volcanologues français ! Je suis passionné par les volcans ! Ils me rappellent moi, je suis calme mais j’ai une énergie débordante qui bouillonne en moi. Ils ont beaucoup œuvré pour la démocratisation de la connaissance des volcans.
Jacques-Yves Cousteau ou plutôt devrais-je dire Le Commandant Cousteau. Les films et documentaires télévisés de ses explorations sous-marines m’ont ouvert les yeux sur les mers et océans, ce biotope fragile, mais indispensable à la vie sur Terre.
Et oui, nous aussi, ça nous donne envie de partir à l’aventure découvrir de nouveaux sommets. En attendant l’Everest, chacun le sien sur Helloways. Pour trouver un partenaire de randonnée ou proposer des sorties à plusieurs, vous pouvez rejoindre nos groupes Facebook. Il y en a un pour chaque ville.
Sinon, vous pouvez faire un tour sur notre magazine pour plus de conseils rando, savoir comment faire son sac ou faire de l’alpinisme depuis Paris.
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