Nous avons rencontré Marion il y a quelques temps, intrigués par son hyper-activité de “randonneuse”. Portrait d’une francilienne dont la vie des villes ne va pas sans un soupçon d’aventure.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Marion, j’ai 27 ans, je vis à Pontoise (95), je suis quelqu’un d’assez dynamique et volontaire, j’entreprends mille chose mais j’en aboutis peu, un peu éparpillée mais toujours partante quand une idée me plait. Je suis parfois un peu directive (mes amis confirmeront) mais toujours avec le souci de ne pas heurter les personnes qui m’entourent. Je suis touche à tout et j’aime par dessus tout me retrouver en pleine nature quand je le peux.
Depuis combien de temps marches-tu ?
Je dirais depuis toujours car la randonnée fait partie de la culture familiale. Ma vie a fait que je m’en suis éloignée quelques années avec le travail et les contraintes de la vie en banlieue parisienne mais cela fait deux ans que j’ai vraiment repris et encore plus intensément depuis janvier 2017 pour préparer mon projet du Te Araroa en Nouvelle-Zélande.
Qu’est ce qui te fait marcher ?
La marche nécessite une bonne paire de chaussure et un sac à dos adapté à la durée du parcours. Je ne peux rencontrer aucun problème mécanique (hormis blessures) et le matériel que j’emmène est facilement repérable avec un scotch étanche, du fil et une aiguille (tente, sac, poche à eau). Je ne me retrouve donc jamais « en panne ». Le rythme lent de la marche me permet de profiter pleinement de l’environnement dans lequel je me trouve, j’entends clairement les oiseaux et si je reste statique et silencieuse je peux également apercevoir la faune qui se révèle. C’est une vraie immersion, un retour aux sources.
Quelles sont tes réalisations ?
J’ai pour le moment accomplie aucun réel exploit connu (j’ai repoussé le GR20’a mon retour en France) mais j’ai quelques belles sections à mon actif comme 100km le long de la côte normande sur le GR21 d’Etretat à Dieppe, en 5 jours. J’ai également fait plusieurs séjours en Auvergne autours de la vallée de Mont Dore en autonomie totale et plusieurs ballades dans les Alpes et le Jura. J’aimerai également accomplir le Tour du Mont Blanc à mon retour, c’est une randonnée magnifique!
Et maintenant… Te Araroa Project. Tu nous en parles ?
Je me suis lancée dans le projet d’accomplir le Te Araroa cette année (2017/2018) sur environ 5-6 mois. C’est un long sentier de 3054 km qui traverse la totalité de la Nouvelle Zelande de son point le plus au Nord, Cap Reinga, au plus au sud , Bluff. Ce Trail existe depuis 2011 et a été ouvert par Goeff Chapel et son équipe. Il traverse tout les paysages existants de Nouvelle Zelande, plages de sable, plaines verdoyantes, fleuve, zone urbaines, volcans en activité, chaîne de montage, forêts denses et steppes.
Je me suis préparée depuis janvier 2017, physiquement tout d’abord en enchaînant pas mal d’excursion en autonomie en Auvergne, dans les Alpes, ainsi qu’autours de chez moi pour me familiariser avec mon matériel et les différentes topographies similaires entre les deux pays.
J’ai ensuite pris le temps d’étudier les cartes pour définir globalement les différentes grosses étapes et réfléchir à la logistique sur place, comme le réapprovisionnement de nourriture et la gestion du stock de rechange notamment pour les vêtements qui peuvent s’user. J’ai investi dans une balise de détresse en cas de nécessité car ma sécurité passe avant tout.
J’aimerai finir le Trail en 6 mois maximum car l’approche de l’hiver dans l’île du sud est synonyme de température extrême car je m’approche du cercle polaire. Je m’autorise à sauter les étapes trop urbaines ou les longues portions de route en stop pour pouvoir profiter pleinement des autres moments sans me sentir pressée par le temps.
Enfin j’ai pris un visa me laissant la possibilité de travailler sur place si le budget devient trop serré durant le parcours, je dois donc inclure ces pauses dans mon timing. L’objectif est avant tout de profiter à fond de ce voyage, de me dépasser sans me mettre en réelles difficultés (financière, physique, psychologique), d’essayer de boucler le chemin sans non plus me faire subir la pression de l’accomplissement à tout prix. Je me laisse vivre cette aventure avant tout comme un moment de vie intense et non comme une compétition ou un défi défini dans sa totalité. Je pars à ma recherche également durant ce périple, je me laisse donc suffisamment de marge dans tout les domaines pour en faire une expérience vivante et enrichissante, pas simplement des km engloutis.
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