L’eau en randonnée, un vrai casse-tête. Fontaine potable ou non ? Torrent ? Lac de montagne ? Non, en vrai, même si rien ne remplace votre stock d’eau, des solutions existent pour purifier l’eau en randonnée et s’assurer une bonne hydratation en autonomie. Tata Simone vous explique tout, afin de ne pas se noyer dans un verre d’eau.
- Avant de commencer
- Pourquoi doit-on absolument boire de l’eau propre ?
- Les sources disponibles
- Contenants et réapprovisionnement en eau
- Le traitement de l’eau
- Sélection de randonnées
- Nos derniers conseils
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Avant de commencer
Tout d’abord, il nous faut en moyenne 2 à 3 litres d’eau par jour pour un adulte. Cette quantité augmente si vous vous lancez sur des itinéraires plus soutenus et évidemment, par forte chaleur. Quand le stock d’eau est épuisé depuis un moment, les conséquences peuvent se traduire par une hyperthermie (une augmentation drastique de la température du corps). En conclusion, hydratez-vous !
L’hydratation varie évidemment en fonction de la température, du terrain et de notre taux d’hydratation de base, propre à chaque individu. En effet, certains randonneurs ont besoin de boire davantage. En cas de randonnée plus intense en été, votre taux d’hydratation chute donc plus vite, d’où l’intérêt de boire… Il ne faut surtout pas se limiter, la déshydratation est très néfaste pour notre organisme, d’autant plus si l’on est en plein soleil. On le répète, n’attendez pas d’avoir soif pour boire. Hydratez vous au fur et à mesure, par petites “gorgées” régulières. Si vous randonnez en famille, soyez vigilant aux enfants qui se déshydratent plus vite.
Enfin, pensez non seulement à l’eau que vous devez boire, mais aussi à l’eau que vous consommez pour la cuisine ou pour votre hygiène car oui, même en randonnée, c’est important.
👉 Évitez les boissons énergétiques, ou même les sodas… qui vont davantage vous déshydrater. Qui plus est, ce genre d’apport extrême en sucre est très néfaste pour votre santé.
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Pourquoi doit-on absolument boire de l’eau propre ?
Les haters diront que ça coule de source, mais pourquoi avons nous besoin d’avoir une eau propre ? A moins de prendre de l’eau directement chez un habitant où à un robinet sûr, l’eau en montagne peut toujours contenir des impuretés. Il faut donc la purifier de tout ce que l’on peut y trouver, en particulier des contaminants chimiques comme le chlore, les nitrates, pesticides, etc., le plus souvent issus de l’activité humaine, notamment lorsque nous randonnons avec des vêtements déperlants. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur la rando écoresponsable.
Vous trouverez aussi des bactéries comme la Salmonella, le Coliforme, E Coli … Et des micro-organismes comme le giardia. Toutes ces bactéries peuvent se retrouver dans les eaux stagnantes, et peuvent rapidement causer des maux de tête, des diarrhées, des crampes, des vertiges et tout un tas d’autres joyeusetés. Si vous n’avez aucun signes alarmants dans les 3 heures suivant l’ingestion de cette eau, comme des maux de ventre, diarrhés et vertiges, alors en avant Guingamp.
Du coup, l’intérêt d’avoir des stocks d’eau purifiés est certes de vous hydrater, mais aussi d’éviter une ribambelle de maladies.
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Les sources disponibles
Pour trouver des sources d’eau potable ou à purifier, tout dépend du type de randonnée que vous effectuez.
Randonnée à la journée
Il existe des sources d’eau potable abondantes : dans le cas d’une randonnée durant laquelle vous passerez par de nombreux points de ravitaillement comme les villages, les refuges, fontaines… Vous pouvez ainsi limiter la quantité d’eau à emporter dans le sac. Une bouteille d’1.5 L peut suffir. N’hésitez pas à frapper chez Michel et Yvette pour demander de l’eau, ils le font souvent de bon cœur. Si toutefois, il n’y a aucune source sur votre itinéraire, pensez à emporter soit, suffisamment d’eau pour votre journée, soit de quoi la purifier.
Grande randonnée
Lors d’une randonnée en itinérance, plusieurs cas se présentent à vous pour ce qui est du ravitaillement et de la quantité à emporter.
D’abord, si vous avez des sources d’eau potable abondante, dans le cas d’une randonnée ou vous passez par de nombreux points de ravitaillement comme les villages, les refuges, les fontaines, vous pouvez limiter la quantité d’eau à emporter dans le sac. Une bouteille ou une poche à eau de 2L peut suffir. Ceci pourra épargner un peu vos genoux, et nous laisse plus de places pour le sauciflard.
Si vous n’avez pas de sources d’eau potable abondantes, comme par exemple, dans le cas d’un trek longue durée en zone aride, vous ne passerez peut être pas beaucoup de villages. Cependant, il y a de fortes chances de croiser des rivières, des lacs ou même des sources. Attention, rien ne prouve que cette eau soit potable ! Il faut donc avoir un stock d’eau “propre”, que vous pouvez consommer rapidement. Dans ce cas, il faudra emporter avec vous un système de filtration. On vous explique un peu plus bas.
☝️ Certaines zones, même en France sont pauvres en sources d’eau et certaines de nos randonnées ne comprennent pas de ravitaillement en eau sur le chemin. C’est le cas de notre randonnée dans le Vercors au sein de laquelle on ne trouve que quelques sources n’ayant pas toujours un gros débit. Il faut alors bien planifier sa gestion de l’eau et en emporter plus que d’habitude. Encore une fois une bonne préparation vous permettra d’éviter de vous retrouver à court d’eau trop rapidement.
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Contenants et réapprovisionnement en eau
Les contenants
En ce qui concerne le contenant, il y a aujourd’hui une multitude de solutions, nous en avons sélectionné quelques unes.
La gourde métallique : la bonne vieille gourde métallique, bien solide mais lourde. Certaines donnent un goût à l’eau mais c’est de moins en moins vrai pour les gourdes récentes. En environnement très froid, le métal est un bon conducteur de chaleur, l’eau y gèlera plus vite et vous risquez de vous coller les doigts dessus.
La gourde en plastique est une bonne alternative. Il y a même des gourdes qui filtrent directement l’eau. C’est pas mal mais c’est à prendre en complément car il n’existe pas d’assez grands contenants à l’heure actuelle, comme pour les gourdes métalliques. A moins de les multiplier.
La poche à eau : ces poches en plastique alimentaire sont pratiques car elles sont peu lourdes et facilement pliables une fois vides, elles se glissent dans le sac la journée et vous permettent de boire grâce à un tube que l’on a toujours à portée de main. C’est très efficace pour s’hydrater en continue. Il y a pourtant 2 gros défauts à cette solution : premièrement, on suit mal ce qu’il nous reste en stock et surtout ces poches ont une tendance à donner un goût à l’eau. Privilégiez donc les « bonnes marques » afin d’éviter ce dernier point. De plus, préférez une poche avec une grande ouverture pour le remplissage.
La bouteille d’eau en plastique est la solution la moins écologique, qui pollue physiquement et visuellement notre environnement. Alors certes, la bouteille d’eau est solide, légère, elle ne donne pas de goût à l’eau et est facilement repliable et très économique, mais on n’a plus forcément envie de voir l’Everest jonché de bouteilles en plastique.
Comment se réapprovisionner sur les sommets ?
Cela a l’air pourtant simple, il s’agit de remplir une gourde dans une source d’eau.
ERREUR FATALE !
On le répète jamais assez, ou alors on y est volontairement inattentif, mais, à moins d’être certains qu’il n’y ait pas d’animaux morts, ou de cadavres en amont de la source… Abstenez vous de boire. Il s’agit d’être prudent, car en effet nos organismes sont habitués à une eau parfaitement propre, nous sommes donc particulièrement fragiles à ce niveau. Il s’agit donc de bien choisir son eau et de la traiter si besoin.
Dans tous les cas, et si cela est possible, privilégiez les sources d’eau potable. En montagne on croise des refuges, des villages ou de petites fontaines. A l’étranger, l’eau du robinet n’est pas toujours potable pour nous. En cas de doute, partez du principe qu’il faudra traiter l’eau ou acheter de l’eau en bouteille : sauf si vous êtes immunisés, ce qui peut être le cas si vous avez beaucoup voyagé récemment.
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Le traitement de l’eau
Mais si malgré tout, vous n’avez aucune source directement potable à disposition, il existe plusieurs techniques.
D’abord, vous pouvez la faire bouillir : c’est la plus simple et la plus ancienne technique pour assainir l’eau, et cela prend moins de 5 min. Mais cette technique vieille comme le monde a plusieurs défauts elle aussi. D’abord, elle prend un peu de temps, il faut du matériel (popote, réchaud,…) et cela nécessite du combustible. Vous pouvez par exemple opter pour cette technique pour l’eau de cuisson uniquement. Car oui, on y pense pas nécessairement, mais plonger ses aliments dans une eau souillée peut être très dangereux. Pensez donc bien à les nettoyer avec de l’eau purifiée avant de les plonger dans l’eau purifiée, notamment si vous êtes à l’étranger.
Il existe aussi des traitements chimiques, comme notamment les pastilles Micropur. Il en existe différents types mais globalement ce sont des pastilles à base de chlore (ou de dérivés) ou d’argent qui vont tuer bactéries et amibes et permettre de garder l’eau propre dans le temps. L’action sur les virus est plus longue et plus efficace. C’est une solution intéressante car sûre et efficace, mais uniquement si l’eau de base est claire et qu’on peut laisser le produit agir, donc 1 à 2h. Par conséquent, cette solution est polluante car tout cela finit par se retrouver dans notre corps et la nature. Beurk !
Il existe aussi les filtres ou les pailles filtrantes de traitement de l’eau. Elles sont efficaces contre les bactéries et amibes mais moins contre les virus qui sont trop petits pour être filtrés. Les filtres se basent en général sur des cartouches de charbon actif (à la durée de vie limitée) ou bien sur des maillages en fibre de verre par exemple. Ils sont très pratiques pour boire immédiatement un eau propre. Le gros avantages est que l’on peut même les adapter aux poches à eau ou aux goulots de certaines bouteilles. C’est en général plus cher que des pastilles mais on peut traiter plus d’eau dans le temps.
👉 Attention : les virus se glissent parfois dans le filtre à eau et une désinfection chimique peut être nécessaire.
Enfin, il existe le traitement ultra-violet. Ce procédé de purification de l’eau utilise l’émission d’UV pour neutraliser les organismes présents dans l’eau. Les appareils ressemblent à un gros stylo qui fonctionne à l’aide de piles et que l’on plonge dans un récipient d’eau claire. Il suffit alors de l’agiter le temps indiqué par le fabricant, souvent quelques minutes, et l’eau est ensuite consommable. Point positif, elle n’a pas le goût désagréable des ajouts chimiques. Le gros défaut de cette solution est évidemment son prix et l’utilisation de piles. Mais il ne s’agit pas d’un produit miracle, pour être vierge de toute impureté, l’eau doit être préalablement claire et avoir été filtrée.
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Notre sélection de randonnées
Maintenant que vous êtes au clair là-dessus, on vous file quand même quelques randonnées pour expérimenter les techniques que nous vous avons proposées.
Randonnée à Oyonnax – Lac et forêt du canada à 2h de Lyon – un p’tit tour au pays des pancakes ? Cette rando vous fera traversée les forêts au départ de Oyonnax en direction du Lac Genin, appelé aussi “le petit canada”. 16 Km et 5h de marche au total.
Randonnée à Annecy – Monts Veyrier et Baron, depuis les Glaisins – Le lac d’Annecy, on ne se lasse jamais de la beauté du Lac. Le panorama qu’offre le Mont Veyrier sur le Lac d’Annecy est exceptionnel. Allez, on y va !
Randonnée à Revel – Le lac du Crozet – Partez pour une randonnée familiale à travers des décors variés : forêt, cascades, blocs rocheux. Appréciez la beauté du lac (site inscrit au réseau Natura 2000) et n’hésitez pas à le longer pour l’admirer sous un autre angle.
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Les derniers conseils
Bon, on vous a presque tout dit. Mais il nous arrive de faire de la rétention d’information. Du coup, on vous file nos derniers conseils.
Il existe des substituants qui permettent un apport rapide en glucide et minéraux. On ne cite pas de marque, mais soyez vigilants, les écarts de qualité sont énormes. Tout d’abord, même en cas de soif extrême, ne jamais boire d’eau de mer, vos reins seraient bloqués. THE END ! Votre urine peut se boire en petite quantité en cas de problème. On sait, c’est dégoûtant mais détoxifiant. Parce que chez En nature Sisi’, on est très detox. Aussi, c’est toujours bon d’avoir 2 contenants en eau, dont un autre stock en cours de nettoyage. Ainsi avec 2 bouteilles vous pouvez faire un roulement entre eau propre et eau en cours de nettoyage.
Enfin, la consommation de neige non fondue est à prohiber également, cela pourrait provoquer des “brûlures” dans la bouche et des diarrhées. Si vous n’avez pas le choix faites fondre la neige dans une bouteille sous vos vêtements mais pas en contact direct avec votre peau.
Plus aucune excuse pour gratter de l’eau aux autres randonneurs. On vous connaît vous, les randonneurs désorganisés ! Bref, si vous voulez choper plus de conseils rando, mais vous pouvez aussi faire un quiz pour savoir si vous êtes un craque de la rando, ou en savoir plus sur l’alpinisme à Paris.
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